
Korczowski
" La sensualité au végétal "
préface de catalogue Galerie Nicole Ferry,Paris:
La nature est le berceau du sublimé et du fantasmé de
l'artiste Korczowski.
Son art est comme une parole qu'il croit lancer sur sa toile mais qui
finit par essaimer fleurs et bourgeons charnels au sein d'une masse
picturale intensément colorée.
Pendant que Korczowski avance dans sa peinture, les boutons s'épanouissent,
se dressent, se meurent
mais que veut-il nous faire regarder finalement
qui n'est déjà plus ce que nous avons vu ? Peut-être
que l'artiste nous parle du temps qui passe ou des femmes qui symbolisent
cette sensualité débordante. Un mensonge assumé
: ces " Fleurs encore maladroites, froissées. Par la ganse
d'hiver du bourgeon. Les femmes se déplissent et s'exposent.
C'est le printemps ".
Au niveau cosmique, Bogdan Korczowski ne peut s'empêcher d'érotiser
la relation du temps et de l'espace qu'il féminise pour la circonstance,
parlant, à leur propos, d'" abstraites amours ", faisant
le temps rechercher indéfiniment " la fleur triomphatrice
" flottant au seuil de la matrice spatiale, posant, pour finir,
ces deux abstractions comme deux miroirs parallèles réfléchissant
leurs images à l'infini, rendant bien éphémères
les fleurs de l'amour terrestre !
Flux et reflux, inspiration, expiration
on entre dans les uvres
de Korczowski par un parcours utérin graphique que l'on découvre
à travers des jardins en fusion
rouges, oranges, jaunes
passionnels et foisonnants. Ses bourgeons, il veut nous les faire toucher,
palper. Un éveil au sens. Une invitation à butiner le
cur des entrelacs végétaux.
Une découverte de la sensualité intérieure. Bogdan
Korczowski nous enivre : on s'érotise en essayant d'humer les
couches de peinture qui rythment l'espace de couleurs vives et de secousses
frénétiques. Ainsi, tel un voyeur solitaire, nous faisons
évoluer au gré de l'intensité de notre rétine
ce jardin d'Eden animé par nos propres désirs ! Une promenade
initiatique
" Là, où tout n'est qu'ordre et
beauté. Luxe, calme, et volupté ".
Muriel Carbonnet
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